Et bien tout simplement parce que j’ai été la première concernée par les soucis liés aux cicatrices.
(Ah ben oui, vraie chute en course à pied… Même l’épaule était griffée!)
Indépendamment de celles que j’ai pu me faire étant enfant, j’ai eu l’occasion à 32 ans d’avoir plusieurs points de suture au genou droit suite à une méchante chute sur du vieux corail lors d’une sortie en cours à pied. Je venais alors d’arriver à Tahiti pour un contrat de deux ans… Et le médecin qui s’est occupé de moi ce dimanche matin fin septembre m’a prévenue tout de suite que j’aurais une chéloïde brune assez inesthétique, parce que c’est ce qui arrivait systématiquement ou presque dans ce genre de situation avec le soleil et l’humidité permanente des tropiques. (Ce qui était une chance, a-t-il ajouté, c’est que sur la rotule ça se verrait peu.) Et je mettrais du temps à cicatriser, à cause de l’humidité là encore…
Sauf que j’ai refusé ces prédictions. Et vu que le tableau était assez noir comme ça, je me suis dit que j’avais tout à gagner et rien à perdre, et que j’allais me débrouiller moi-même pour gérer cette cicatrisation. En même temps, je créais mes cosmétiques depuis une dizaine déjà, et m’y connaissais en huiles végétales et essentielles… Bref, j’ai passé 10 jours à faire un bandage sur compresse imbibée tantôt d’huile de coco (anti-bactérienne notamment), tantôt d’huile de Tamanu (petit nom tahitien de l’huile de calophylle inophylle, une noix que l’on trouve beaucoup sous ces latitudes, et qui a l’avantage d’être anti-inflammatoire et cicatrisante…, mais photosensibilisante), et quand on m’a enlevé les points, j’ai reçu moult compliments sur la cicatrisation rapide et sans infection que j’avais, et je n’ai fait aucune allusion au fait que je m’étais bien gardée d’utiliser les produits pharmaceutiques préconisés. J’ai continué cette routine encore une quinzaine de jours avant de le genou laisser à l’air libre en appliquant l’huile de coco le matin et l’huile de Tamanu le soir, sans m’exposer au soleil de la vie quotidienne. Et quand j’ai revu le médecin mi novembre, il a été bluffé par l’état de la cicatrice (pas l’ombre d’une chéloïde!) et a reconnu qu’il était bluffé par l’effet du produit sur moi car il n’avait jamais vu ça…, et c’est seulement à ce moment-là que je lui ai dit ce que j’avais fait, et ça, ça l’a incité à se pencher davantage sur la question des soins naturels!
Depuis, j’ai un certain nombre de gens dans mes relations qui ont testé lorsqu’ils avaient du mal à faire « croûter » une plaie, et le pansement gras à l’huile de coco a toujours fait ses preuves dans l’accélération de la cicatrisation… 😇
Un peu moins d’un an après, suite à des tracas de santé, nouvelle alerte sur l’importance de l’intégrité de la peau en tant que protection par rapport à l’environnement extérieur. Je vivais toujours sous les tropiques, les épidémies de dengue/zika/chikungunya m’avaient épargnée, mais j’avais quand même été piquée par des mouches des sables et des moustiques et j’avais créé des micro-plaies en grattant… Grave erreur, car la situation a dégénéré en quelques jours : la cicatrisation ne se faisait pas, et les boutons étaient devenus purulents, j’avais tous les ganglions lymphatiques boursouflés (aine, aisselles, cou…, et même une sorte de furoncle sous le sourcil venu de je ne sais où…, un poil incarné?)… Là, j’ai échappé d’un poil à la septicémie. Ouf.
Une autre étape de la vie encore, peu de temps après, m’a donné l’occasion de m’intéresser d’urgence et de près à la cicatrisation : 31 août 2016, me voilà attachée bras en croix sur une table au bloc, sans anesthésie autre que la péridurale, pour une césarienne en urgence, après 33 heures de souffrance (parce que je voulais un accouchement naturel et, en particulier, pas ce type d’opération chirurgicale!). L’intervention s’est bien passée et nous en sommes sortis vivants, mon petit bout et moi, ce qui était déjà une bonne nouvelle. 😇
Les débuts de la cicatrisation se sont bien passés, la peau se reformait, 0 infection, esthétiquement la plaie avait été bien placée et le chirurgien avait incisé très droit et le moins possible, donc j’étais relativement tranquille sur ce point. En plus, les expériences précédentes m’avaient rassurée sur ma capacité à gérer cet aspect-là de la question. 😜
(Cicatrice âgée de 3 mois environ!)
Mais ce que je n’avais pas vu venir, c’est le dégoût et la peur que je ressentais à m’approcher de la zone : les agrafes (et non des points!) me semblaient tellement étrangères à mon organisme! Une matière morte et froide.
Tout comme la zone qu’elles recouvraient, d’ailleurs! J’avais l’impression d’être morcelée : une partie haute de mon corps, une partie basse…, et RIEN au milieu.
Plus de sensibilité du tout, une zone gonflée et rouge, mais sans vie, avec une circulation défaillante.
Sans parler des sciatiques paralysantes qui ont commencé à gâcher ma vie dès la mi-décembre quand j’ai commencé à reprendre une activité physique régulière après toute la rééducation du périnée.
Curieusement, j’ai tout de suite « su » que ces douleurs terribles au sacrum et dans la fesse droite (qui pouvaient monter jusqu’à l’épaule avant de filer dans le bras, et descendre dans tout l’arrière de la jambe…) étaient en lien avec cette cicatrice de césarienne. Mais échographie, scanner, IRM n’ont donné aucune information probante, au point qu’on m’a dit que la cicatrice n’y était pour rien, que tout ça, « c’était dans ma tête » et qu’on ne pouvait rien faire pour moi. 😬
34 ans, sportive, active, devenue d’un coup incapable de faire 3 pas sans m’accrocher à un soutien, l’horreur. Je comprenais bien l’idée de la somatisation, j’étais déjà formée à des techniques de santé alternatives, mais clairement là il y avait une dimension physique à prendre en compte, j’avais vraiment besoin d’aide!
Kiné, acupuncture, chiropracteur…, rien n’y a fait pendant de longs mois… jusqu’à ce qu’un ostéopathe s’intéresse à la cicatrice et me dise que tout le souci de la chaîne musculaire postérieur était provoqué par des adhérences internes qui créaient des douleurs projetées!
Long travail sur le domaine, amélioration franche de la situation, mais douleur toujours présente…
C’est alors que j’ai eu la chance de recevoir en cours de formation des soins de Chẩn Beauté sur cette cicatrice (qui était déjà jolie, je le rappelle, et qui ne me semblait pas nécessairement à travailler sur ce point! Mais ma prof nous avait parlé de troubles fonctionnels – ces désagréments constatés mais non expliqués par une cause mécanique ou organique, pour lesquels la médecine occidentale allopathique n’a pas d’explication et encore moins de solution autre qu’anti-douleurs ou antidépresseurs -, et je sentais que la situation en relevait : j’étais donc prête à tout essayer…), et là, stupeur : non seulement elle s’est modifiée sous mes yeux, et le léger « bourrelet » que j’avais dessous est devenu un simple mauvais souvenir en quelques jours, mais en plus le soin a libéré toute la mémoire traumatique due à l’opération… Ce nettoyage du terrain de la cicatrice, ce rééquilibrage du système nerveux à l’entour, ont eu un effet purgatif sur la mémoire cellulaire de douleur. Retrouver une unité énergétique de mon corps avec une circulation complète des informations sensorielles de haut en bas… Ça a littéralement bouleversé ma vie. 😍
(Le fameux genou, 2 ans après! 0 chéloïde!)
Voilà pourquoi j’interviens sur les cicatrices à mon tour…
Voilà pourquoi laisser quelqu’un avec une profonde cicatrice (je ne parle pas ici d’une simple éraflure de la surface de la peau, hein, mais de tout ce qui l’a impactée en profondeur, que ce soit suite à un accident même anodin en apparence ou à une intervention chirurgicale) non traitée, ne pas chercher au moins à lui expliquer ce que peut entraîner cette cicatrice, est impossible.
C’est la patiente (au sens étymologique du terme, celle qui a subi la souffrance) qui veut faire sa part et aider à son tour dans la mesure de ses moyens : comme le fameux colibri! 🕊
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